Depuis que son numéro de téléphone s'est retrouvé par
erreur dans une annonce pour des services sexuels sur le web, une jeune Montréalaise
est inondée d'appels de clients.
Depuis
samedi dernier, Rose-Emma Richer reçoit des dizaines d'appels chaque jour.
Au bout du
fil: des «clients» intéressés par ses services.
«Un monsieur
m'a dit qu'il avait vu mon annonce sur Annonce 123 et qu'il voulait me
rencontrer tout de suite», explique la femme de 21ans.
Visiblement
agacée, elle ajoute que ce n'est pas la première fois qu'elle se trouve dans
cette situation délicate.
Depuis que
son numéro de cellulaire a changé, il y a deux ans, son téléphone ne dérougit
pas.
Les textos
n'arrêtent pas non plus.
Annonce non retiré
Celle qui
croyait au début à une mauvaise blague de ses amis s'est trompée. En fait, la
personne derrière cette publicité possède un numéro identique à celui de Mme Richer,
à l'exception de deux chiffres.
Après avoir
retracé le message sur Annonce 123, Rose-Emma Richer l'a signalé comme
injurieux, en espérant que l'équipe du site d'annonce le change ou le retire immédiatement.
Or, rien n'a été fait.
«Annonce 123
n'a jamais retiré l'annonce, déplore-t-elle. En bas du mot, j'ai pu retrouver
le numéro de la personne et on lui a laissé un message sur sa boîte vocale pour
lui demander de changer son numéro»
La «culture hookup»
Nous avons
tenté de rejoindre un porte-parole du site Annonce 123, sans succès.
Mais une
visite rapide sur internet permet de constater qu'il existe un nombre
très important d'annonces à caractère sexuel, allant des services d'escortes, aux
massages érotiques, en passant par la catégorie «fétichisme/domination».
Pour Laurie Betito, psychologue clinicienne qui
se spécialise en thérapie sexuelle, ces petites annonces font partie de ce
qu'elle qualifie de la «culture hookup» (aventure d'un soir).
«Je ne pense
pas que ça va disparaître. Aujourd'hui, il y a même des applications pour les
téléphones intelligents», mentionne Mme Betito.
«C'est
beaucoup plus facile de trouver quelqu'un et d'avoir une dépendance sexuelle,
parce que tout est à la portée de la main», ajoute-t-elle.
À noter que kijiji
Canada a préféré fermer sa catégorie «rencontres» il y a quelques années.
«Cette
décision a été prise sur la base des commentaires et suggestions de notre
communauté d'utilisateurs et afin de recentrer Kijiji sur des catégories plus
populaires», peut-on lire sur leur site.
Extrait du Journal
24 heures, week-end 6-8 décembre 2013 Vol. 13 N0 184 pages 4
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